LA PAREN(T)HESE: LIRE UN ALBUM /LE LANGAGE

Rencontre du 29 janvier2010

Intervenantes :

Mme Anne PICOT, orthophoniste ;

Mme Hélène CANU, conteuse et conseillère pédagogique

Mme Florence JASPART, bibliothécaire de l’école maternelle

Pourquoi les enfants veulent toujours la même histoire ?

Cela les rassure, il y a un aspect rituel. C’est pourquoi il faut toujours leur lire mot pour mot ce qui est écrit. Ils apprennent ainsi que quelque soit la personne qui leur lit l’histoire elle est toujours la même. Cela leur permet aussi de prendre conscience qu’il y a des règles et que tout le monde se conforme à la règle. C’est aussi un moyen de mémorisation. Pour l’enfant qui commence à déchiffrer, il n’est pas évident que la vitesse de la lecture vitesse soit la même que celle du langage parlé.

FAUT-IL PREPARER SA LECTURE AVANT ?

Cela peut permettre de mettre les intonations au bon endroit, d’avoir une lecture plus fluide. Mais ce n’est pas obligatoire. Ce n’est pas grave de faire des erreurs ou d’avoir des hésitations au cours de la lecture. Il ne faut pas avoir peur d’utiliser des structures de phrase ou un vocabulaire complexes. Cela permet d’enrichir leur vocabulaire et de les familiariser avec la conjugaison.  

QUOI LIRE A SES ENFANTS ? FAUT-IL LIRE DES HISTOIRES QUI FONT PEUR ?

Il est important que le livre plaise à l’adulte qui le lit. Il y a des livres qui aident les enfants à grandir en abordant des grands thèmes « philosophiques » (la vie, la mort, la peur, l’amour, l’amitié…). Il y a des livres incontournables. Parmi ceux-là, il y a les contes classiques.  

Les histoires qui font peur permettent de trouver des réponses aux peurs ancestrales qui sont ancrées en nous, et de canaliser nos angoisses. C’est ainsi qu’ils apprivoisent leurs peurs. Mais il faut veiller à ce que ce soit adapté à l’âge de l’enfant.

FAUT-IL TOUJOURS LIRE DES LIVRES ILLUSTRES ?

C’est important aussi de varier les types de livres et d’illustrations. Les images les nourrissent pour qu’ils se fassent des images « dans leur tête » ensuite. Mais on peut (il faut) lire sans images, raconter sans support, inventer avec eux…

POURQUOI CERTAINS ENFANTS ONT DES PROBLEMES DE PRONONCIATION ?

L’origine des défauts de prononciations peut être diverse. Il peut y avoir une impossibilité technique à prononcer certains sons car la prononciation relève de mouvements très précis. Ou encore l’enfant qui parle avec une tétine dans la bouche peut avoir pris de mauvaises habitudes de placement de la langue. L’origine peut aussi être un problème auditif. L’enfant qui entend mal, ne peut pas bien reproduire les sons.

QUAND DOIT –ON S’INQUIETER QU’UN ENFANT NE PARLE PAS OU « PAS  BIEN» ?

Le langage répond à un besoin et à une envie. Si l’on répond aux désirs de l’enfant avant même qu’il l’ait exprimé par des mots, cela peut retarder sa motivation à parler. Dès deux ans, on peut considérer que le langage est acquis. L’école permet la confrontation au monde extérieur. Il faut s’inquiéter si son enfant est en rupture de communication. Certains comportements « agressifs » (taper, crier…) peuvent trouver leur origine dans des difficultés à exprimer les choses par des mots.

QUE FAIRE SI SON ENFANT A DES PROBLEMES DE PRONONCIATION ?

Il faut reprendre systématiquement l’enfant, sans trop insister. En cas de doute, il ne faut pas hésiter à en parler avec l’enseignant et le médecin qui vous dirigera vers un orthophoniste et/ou un ORL.

Mémo : La bibliothèque de Cany-Barville est ouverte les mardis* et vendredis* de 15 H 30 à 18 H 00, les mercredis de 10 h 00 à 12 H 00 et de 14 H 00 à 18H 00 et les samedis de 14 H 00 à 17 H 00.
* Les mardis et vendredis sont fermés pendant les vacances scolaires. L’inscription est gratuite pour les enfants.